Philippe Hosiasson grandit à Odessa dans une famille de commerçants, proches parents de l’écrivain russe Boris Pasternak. Entre 1910 et 1912, Hosiasson voyage à Berlin avec ses parents et entre en contact avec l’avant-garde occidentale. Il commence très jeune à dessiner et en 1912, après un bref séjour aux Beaux- Arts d’Odessa, étudie le droit et l’histoire de l’art à l’université d’Odessa. En 1917, il publie un texte sur le Greco.
En 1918, il épouse Olga Bilinski, et en 1920 son université l’envoie à Rome où il fait la connaissance d’André Derain qui travaille pour les Ballets de Diaghilev. Fasciné par les palais romains, il dessine ce qui l’entoure, la foule, les rues. En 1922, Hosiasson est à Berlin où il est à son tour décorateur des Ballets russes pour Boris Romanov. Hosiasson arrive à Paris en 1924, obtient la nationalité française en 1928. Il adhère avec Léon Zack au groupe des néo-humanistes fondé en 1930 par Waldemar George et les jeunes peintres de l’académie Ranson.
En 1937, il participe à l’Exposition internationale de Paris en réalisant la décoration du pavillon de la Martinique. Mobilisé en 1939, Philippe Hosiasson est gravement blessé près de Dunkerque. Il passe les années d’Occupation à Toulouse, Marseille et dans la région de Nice, puis rentre à Paris en 1948 après une longue maladie consécutive à sa blessure. Dans les années 1947-1948, il commence à peindre ses premières toiles «informelles », que Michel Tapié et Michel Seuphor rattacheront à l’expressionnisme abstrait. Soutenu par Clément Greenberg, il expose avec Barnett Newman, Mark Rothko et Kenneth Noland à la Kootz Gallery de New York. D’après l’artiste, l’abstraction ne se réduit pas à la stricte application du récit biblique, selon lequel la figuration humaine est interdite, mais elle constitue « son moyen d’exprimer sa conception du monde et son judaïsme ».
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.