Georges GOLDKORN
juin 20, 2019

MANÉ-KATZ (Emmanuel Katz, dit)

KREMENCHUG (UKRAINE) 1894 – TEL AVIV 1962

Mané-Katz passe toute sa jeunesse dans une atmosphère de religiosité qui le marque pour toujours et qui nourrit inlassablement son oeuvre. Son père était shamash (le gardien de la synagogue). Après ses études aux Beaux-Arts de Kiev et de Vilnius, il arrive à Paris en 1913 avec vingt-cinq roubles en poche. Il étudie la peinture aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Cormon, avec Soutine, Krémègne et Kikoïne. En 1914, il ne peut s’engager dans la Légion étrangère en raison de sa petite taille. La même année, il doit rentrer en Russie, alors en guerre.

En 1917, après un séjour à Londres, Mané- Katz est nommé professeur aux Beaux-Arts de Kharkov. En 1921, il passe par Bakou, Tiflis en Géorgie, Moscou, Minsk, Varsovie et regagne Paris. Il obtient la nationalité française en 1927. La vie de Mané-Katz est ponctuée par ses très nombreux voyages. Entre 1928 et 1937, il visite successivement la Palestine, l’Égypte, la Syrie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Lituanie, et retourne en Palestine en 1935 et 1937.

En 1939, il est planton à l’École militaire à Paris. Arrêté par des soldats allemands à Royan, il réussit à s’échapper, rejoint Marseille et s’embarque pour les États-Unis. Il passe les années d’Occupation à New York. À la Libération, Mané-Katz se fixe à Paris et voyage inlassablement pendant les dix dernières années de sa vie. Il séjourne en Israël (1948), en Afrique du Sud (1950), au Japon, en Inde (1957) avant de rejoindre New York puis Paris en 1960. Ses oeuvres sont conservées au musée Mané-Katz de Haïfa, en Israël.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.