Morice Lipsi naît dans une famille traditionnelle. En 1912, il quitte la Pologne pour Paris et s’installe à la Ruche. Il y retrouve son frère Samuel, sculpteur sur ivoire, qui lui enseigne les techniques et les matériaux utilisés en sculpture. Morice étudie aussi aux Beaux-Arts. Dès 1921, il expose ses oeuvres dans les grands salons de Paris. En 1922, sa première exposition personnelle a lieu à la galerie Hébrard, à Paris. En 1929, Moryce Lipszyc adopte le nom de Morice Lipsi pour ne pas être confondu avec son frère ou avec Jacques Lipchitz, qui s’est installé à la Ruche cinq ans avant lui.
En 1930, il épouse l’artiste suisse Hildegard Weber et part habiter dans une ferme au sud de Paris. Dans les années 1930, il travaille en solitaire, loin des écoles et des mouvements de son époque. Il est naturalisé français en 1933. Il présente son travail lors de l’Exposition internationale de 1937. En 1940, il s’engage sur les routes de l’exode et se réfugie à Abzac, en Charente, où il continue de travailler grâce aux commandes de la municipalité. Il s’enfuit ensuite à Genève, où il retrouve son ami Alberto Giacometti, et retourne à Paris à la fin de la guerre. Son frère Samuel, déporté à Auschwitz, est assassiné par les nazis.
À partir des années 1960, Morice Lipsi est président de la section sculptures au Salon des réalités nouvelles. Dans les années 1960-1970, il réalise de nombreuses commandes de sculptures monumentales, notamment en France, en Allemagne, en Italie, en Tchécoslovaquie, en Israël, en Islande et au Japon. Il meurt en 1986 près de Zurich. Le musée Morice-Lipsi de Rosey, en Haute-Saône, expose aujourd’hui de nombreuses oeuvres de l’artiste.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.