À l’âge de treize ans, Adolphe Milich est peintre en lettres. Son père, commerçant, est ruiné à cause d’un incendie. Pour faire vivre sa famille, il émigre à Lodz et devient professeur. De 1902 à 1904, Milich part étudier aux Beaux-Arts de Varsovie puis de Munich, et suit les cours du peintre Frantz Von Stuck en 1903. Un jour, à Munich, le hasard lui fait rencontrer Pascin, alors dessinateur au Simplicissimus, qui lui conseille d’aller à Paris. Mais Milich rêvant de découvrir l’Italie, se rend à Rome, Florence et Venise. Pour vivre, il fait des dessins pour ses collègues qui les vendent sous leurs propres noms. Appelé à Varsovie pour le service militaire, il est réformé car trop petit.
En 1909, il passe quelques mois à Paris, fréquente l’atelier de Castelucho, s’imprègne des grands maîtres et dessine des sculptures antiques. Il reproche aux peintres modernes leur manque de technique. Il part en 1910 pour Madrid, visite les musées et fait des copies de Velázquez et Goya pour un collectionneur allemand. En 1911, il est à Rome. Portraitiste mondain, il s’insurge contre les propos antisémites tenus dans un salon.
En 1915, il est à Lugano, en Suisse. De retour à Paris en 1920, Milich s’installe à Montparnasse. Solitaire, il flâne au Louvre et passe les étés à Sanary jusqu’en 1927. L’été 1931, il est à La Ciotat. Collectionneur d’art, il s’intéresse aux peintures de Degas, aux sculptures de Charles Despiau et de Jacques Loutchansky. En 1934, le musée du Jeu de Paume à Paris fait l’acquisition de ses toiles qui seront exposées dans la Grande Salle. En 1937, il participe à l’Exposition internationale et obtient la médaille de bronze.
En 1940, Milich se réfugie à Saint- Tropez. En 1942, il rejoint Lugano. À la Libération, il regagne Paris. En 1951, il voyage en Israël et produit beaucoup. Milich continue à peindre jusqu’à sa mort, en 1964. Ses oeuvres figurent dans les musées français et étrangers. En 1966, la Ville de Lugano a ouvert un musée Milich dans la villa de Ciani.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.