Lorsque le père d’Eugène Zak, ingénieur d’origine polonaise, meurt en 1892, sa mère s’installe à Varsovie avec son fils unique alors âgé de huit ans. L’enfant fait sa scolarité dans la capitale polonaise et, encouragé par sa mère, commence à peindre. À seize ans, il décide de venir à Paris et entre à l’École des beaux-arts avec J.-L.Gérôme comme professeur, puis à l’académie Colarossi avec Albert Besnard.
En 1903, il voyage en Italie, travaille à Rome et à Florence, puis s’inscrit à l’École royale des beaux-arts de Munich. Il ne fait qu’un court séjour en Allemagne, rentre à Paris en 1904 et participe à la fondation du groupe Rythme, qui réunit les artistes de l’avant-garde polonaise. Il expose pour la première fois au Salon d’automne et connaît un véritable succès. En 1913, il épouse Yadwiga Kohn qui lui donne un fils, Yannek. En 1914, Eugène Zak voyage dans le Midi de la France, à Vence et Nice. En 1916, il part pour la Pologne, séjourne à Varsovie. En 1921, il poursuit son voyage en Allemagne et reçoit une commande pour la décoration de l’hôtel de l’architecte hollandais Frans Arnold Breuhaus.
En 1922, il est de retour à Paris. Le 15 janvier 1926, Eugène Zak meurt subitement d’une crise cardiaque. Une rétrospective de son oeuvre est présentée en 1926 au Salon des indépendants. Après la mort du peintre, sa femme, madame Jadwiga Zak, tiendra jusqu’à la guerre la galerie Zak, située rue de l’Abbaye à Paris. Madame Zak et son fils Jacques furent déportés et exécutés à Auschwitz. Wladimir Raykis, qui avait débuté comme courtier dans la galerie en 1926, en assure la direction jusqu’à sa mort en 1966, qui entraîne la disparition de ce lieu prestigieux où furent exposés nombre d’artistes juifs de talent.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.