Jacob Balgley est encore adolescent lorsqu’il quitte son père, rabbin, pour étudier la médecine à Saint-Pétersbourg. Il peint déjà des icônes pour subvenir à ses besoins. Finalement, il choisit de se consacrer au dessin et commence aux Beaux-Arts d’Odessa des études d’architecture. En 1911, Balgley quitte la Russie et s’installe à Paris, dans le quartier de Montparnasse au 9, impasse de l’Enfant-Jésus. Si le jeune artiste affiche tout d’abord ses qualités de graveur, il pratique également la peinture à l’huile, héritière de l’imagerie populaire de sa Russie natale.
En 1913, il vient à Paris, poursuit ses études d’architecture aux Beaux-Arts et s’inscrit en 1915 aux cours de philosophie et d’histoire à l’École pratique des hautes études. Engagé volontaire en 1914, il sera réformé en raison de troubles cardiaques. En 1918, il grave les dix-huit bois qui firent l’objet d’un livre de contes, édité par François Bernouard. Le 23 février 1920, Balgley entre à l’École des arts décoratifs et fait la connaissance de sa future femme, Alice Kerfers. Tous deux entreprennent plusieurs voyages en Italie, sur la Côte d’Azur et l’année suivante en Palestine. Son mécène, le Dr Kritchevsky, lui aurait organisé sa première exposition personnelle, la seule de son vivant, chez le marchand Barbazanges en 1924. La même année il est naturalisé français et le musée du Luxembourg fait l’acquisition de deux gravures, deux dessins et une huile. En 1925, Balgley exécute vingt-etune eaux-fortes pour l’album Études inachevées.
En 1928, sa facture se dote des caractéristiques expressionnistes. Il continue à peindre jusqu’en 1934, date à laquelle il meurt d’une crise cardiaque, à l’âge de quarante-trois ans. Une exposition posthume sera organisée dans son atelier.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.