Joseph Pressmane étudie aux Beaux-Arts de Lwow et de Varsovie avant de s’embarquer en 1925 pour un grand voyage en Palestine. En 1927, il arrive à Paris avec la volonté de voir « des Cézanne ». Naturalisé français, il travaille à l’académie Ranson avec Roger Bissière et s’imprègne des maîtres français qu’il va voir tous les dimanches au Louvre.
En 1932, il rencontre Zborowski qui lui achète plusieurs toiles mais meurt peu après la signature de son contrat. Après avoir exposé dans plusieurs salons parisiens, il acquiert une certaine notoriété et la baronne Alix de Rothschild le soutient. Pourtant, Pressmane traverse des périodes financièrement difficiles et doit s’astreindre au métier de peintre en bâtiments pour subvenir à ses besoins.
En 1939, la guerre l’oblige à disparaître pendant plusieurs années. Il vit dans des caves et même dans des placards, dans une souffrance physique et morale profonde. Sa femme le protège et le cache. En 1945, à la Libération, il se remet à peindre, veut rattraper le temps perdu et participe à la fondation des Peintres témoins de leur temps.
En 1951, il obtient le prix de la Critique et, en 1952, le premier prix Burlhe en Suisse. Réservé, il reste à l’écart de la vie parisienne et continue à peindre jusqu’à sa disparition en 1967. Ses oeuvres sont conservées dans de nombreuses collections en France et à l’étranger, notamment en Israël.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.