Parallèlement à ses études de lettres à l’université de Moscou, Léon Zack étudie la peinture dans les académies privées. Il fréquente ensuite l’atelier d’Yvan Rerberg et d’Ilja Machkov, fondateurs du groupe Valet de carreau qui se réfère à Cézanne, aux fauves et aux prémices du cubisme. En 1913, Zack hésite entre peinture et poésie : il publie un recueil de poèmes sous le pseudonyme de Chrysanthe. En 1917, il épouse Nadia Braudo dont il aura deux enfants, Irène, sculptrice, et Florent.
En 1920, Zack et sa famille quittent la Russie pour s’installer en France. Il passe par Rome, Florence et Berlin, où il réalise les décors et costumes pour les Ballets romantiques russes dirigés par Boris Romanov. Cette compagnie connaît un véritable succès à Berlin et à Paris, où Zack rencontre Michel Larionov et Picasso. Sa peinture est alors figurative. En 1930, Zack fait partie du groupe les Néo-humanistes, mouvement inspiré par le critique Waldemar George avec Hosiasson, Christian Bérard, Eugène Berman, Pavel Tchelitchev. Il expose avec le groupe en 1931 à la galerie Manteau à Bruxelles. Parallèlement à sa carrière de peintre, Léon Zack travaille pour les ballets de Monte-Carlo et illustre (en marge des éditions originales) les ouvrages d’Arthur Rimbaud, Verlaine, Mallarmé, Baudelaire.
En 1940, il quitte Paris pour se réfugier à Arcachon, Villefranche-sur-Mer puis Grenoble. De retour à Paris en 1945, Zack expose chez Katia Granoff et à la galerie des Garets où il montre pour la première fois ses oeuvres abstraites. À partir de 1955, Zack travaille dans le domaine de l’art sacré, et en particulier réalise les vitraux pour Notre-Dame-des-Pauvres à Issy-les-Moulineaux et pour de nombreuses églises à Paris et en province.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.