Léopold-Lévy est le dernier enfant d’une famille d’industriels. Originaire de Sélestat en Alsace, son père opte pour la France en 1870 afin d’échapper à la sujétion allemande. Amateur d’art, il fréquente l’hôtel Drouot, collectionne les oeuvres de Courbet, de Corot, et donne à son fils le goût de la peinture. Léopold-Lévy perd son père à l’âge de onze ans et décide de devenir peintre. Il échoue à l’examen d’entrée aux Beaux-Arts de Paris, fréquente régulièrement le Louvre, admire Cézanne et Renoir. Il fait la connaissance du sculpteur Charles Despiau et du peintre Georges Linaret (mort brutalement en 1905). Le groupe se réunit pour peindre et discuter au jardin du Luxembourg. Léopold-Lévy réalise des dessins humoristiques pour plusieurs revues dont Rire et Pêle-Mêle.
En 1900, l’artiste expose pour la première fois ses tableaux au Salon des indépendants, dans les baraquements forains du Cours-la-Reine. En 1914, Léopold-Lévy est mobilisé. À la fin de la guerre, il quitte Paris pour découvrir l’Italie et la Provence. C’est à Cassis entre 1920 et 1922 qu’il rencontre Jean Dufy et Jean Marchand. L’année suivante, à La Ciotat, Léopold- Lévy fréquente Georges Braque et André Derain, installés non loin de chez lui. À partir de 1927, il vit entre Aix-en-Provence et Paris, qu’il quitte en 1936 pour diriger le département peinture des Beaux-Arts d’Istanbul. Pendant ces années d’enseignement, il n’expose que deux fois, à l’académie des Arts d’Istanbul et au consulat français. De retour en France en 1949, Léopold-Lévy partage son temps entre la Provence et Paris.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.