Marek Szwarc est issu d’une famille d’intellectuels. Son père, juge au tribunal de Zgierz et chercheur en langues mortes orientales, meurt en 1940, assassiné par les nazis, alors qu’il tente de protéger sa bibliothèque, qui fut brûlée. Marek suit les cours du heder puis entre au lycée polonais de Lodz. Ses premières oeuvres, réalisées à l’âge de quatorze ans, ont disparu pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1910, il arrive à Paris, s’installe à la Ruche et devient l’élève d’Antoine Mercier à l’École des beaux-arts. À la Ruche, en contact avec d’autres artistes juifs, il fonde avec Tchaikov et Lichtenstein Makhmadim (Délices), la première revue d’art juif sans texte ni manifeste. Seulement quelques numéros ont été publiés et distribués par les artistes eux-mêmes.
En 1914, de retour en Pologne pour ses vacances, il est mobilisé pour la guerre puis exempté de service militaire grâce à une lettre d’Antoine Mercier à son ami le tsar de Russie. En 1919 commence pour Marek Szwarc une nouvelle époque. Il se marie avec Eugenia Markowa et le couple s’installe à Paris. En 1920, sa femme et lui se convertissent au catholicisme. C’est une période difficile dans la vie de l’artiste. Sa conversion choque ses proches, il est banni de sa famille et coupé du monde. C’est un homme mystique qui se considère à la fois juif et proche de la religion chrétienne. L’essentiel de l’oeuvre de cette période est dominé par des bas-reliefs où dominent des sujets bibliques et évangéliques. En 1921, il fait la connaissance du commissaire Zamaron qui lui achète ses oeuvres. À l’Exposition internationale de 1937, il réalise des bas-reliefs pour le pavillon pontifical.
En 1939 Marek Szwarc s’engage dans l’armée polonaise car la guerre lui donne une raison de se battre contre Hitler. Après trois années dans l’armée, il est expédié par ses supérieurs à Londres pour répondre à une commande du cardinal Hindsley, une plaque d’argent martelée. Londres sera un nouveau tournant dans sa création, très fructueuse. Pendant cette période il travaille exclusivement la sculpture et le cuivre martelé. En 1945, il revient à Paris avec sa famille et devient citoyen français. Il s’installe dans son atelier du 65, boulevard Arago et y restera jusqu’à sa mort. Une importante collection d’oeuvres de Marek Szwarc acquise par Georges Brazzola a été offerte après sa mort au musée d’art et d’histoire du Judaïsme, à Paris.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.