Le père de Michel Fink, écrivain, déménage avec sa famille pour la France en 1927 et s’installe à Arras, dans le nord du pays. Michel Fink dessine dès son jeune âge et entre en 1931 dans une école de peinture. La même année, il arrive à Paris, visite le Louvre et suit des cours au lycée Michelet. Il crée au sein de l’établissement un cercle de discussions artistiques et organise des conférences, notamment sur Rembrandt. Il peint des portraits, plus tardivement des paysages et des natures mortes.
Après l’obtention de la médaille de bronze au concours général de dessin de 1937, il quitte le lycée Michelet, entre à l’université, puis à l’École normale. Le 15 avril 1940, Fink est envoyé à Annecy peindre dans un hôpital militaire puis, à Périgueux, décorer la salle à manger du cercle des officiers de la caserne. Peu de temps après, il entre dans la Résistance et devient le secrétaire de rédaction du journal juif clandestin Quand même. Il diffuse des tracts pour enrôler la jeunesse et aide les Juifs à gagner l’Espagne et la Suisse.
Le 26 mai 1944, il est arrêté par la milice à Toulouse et interné à Drancy. Le 30 juin 1944, il est déporté – convoi no 76 – au camp des prisonniers politique de Monovitz à Auschwitz et travaille avec un groupe de peintres. Autour du 19 janvier 1945, les nazis, fuyant l’armée soviétique, évacuent les prisonniers, pour une marche extrême, jusqu’à la ville de Ganaker (Bavière). Alors que les forces alliées soviétiques et américaines se rejoignent en Allemagne, Michel Fink trouve refuge dans un hôpital militaire jusqu’en avril 1945. Il meurt d’épuisement.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.