Marc STERLING
janvier 4, 2019
Marek SZWARC
janvier 4, 2019

Rahel SZALIT-MARCUS

CHJENTY (POLOGNE) 1892 – DÉPORTÉE À AUSCHWITZ 1942

Rahel Marcus passe son enfance à Lodz. Son père, artisan, se montre attentif aux dons de dessinatrice de sa fille et l’encourage. Son premier tableau représente un portrait de son père. Sa cousine lui enseigne l’allemand, le polonais et le français. Militante comme son père, elle adhère au Bund. En 1911, elle part étudier aux Beaux-Arts de Munich et entre en contact avec les jeunes artistes Henri Epstein et Marcel Slodki, qu’elle retrouvera plus tard à Paris. Rahel Marcus passe de belles années à Berlin et fait la connaissance de son futur mari, Julius Szalit, acteur en vogue. Leurs rapports sont passionnés, Julius quitte Rahel et se suicide en 1916.

Désespérée, elle fuit Munich et part vivre à Berlin. Elle a du succès auprès du milieu artistique et devient membre du Salon Sécession et du Novembergruppe. Elle fréquente le café Roman et y rencontre Mendele Mokher Seforim, de son vrai nom Shalom Jacob Abramowitch (Seforimveut dire en yiddish « colporteur de livres»), qui fut le pionnier des écrivains yiddish. Cholem Aleichem devient également son ami. Elle s’inspire de leurs romans et peint des personnages familiers. Elle illustre Fils du Hazan de Cholem Aleicheim, Fishké le tordu de Mendele Mokher Seforim, Le Roi des schnorers d’Israel Zangwill, et des histoires du Rabbi Nahman Braslawde Martin Buber. Pour subsister elle donne des cours d’escrime. En 1933, lorsque Hitler arrive au pouvoir, Rahel Szalit-Marcus s’installe à Paris, fréquente Le Dôme, continue à peindre et donne toujours des cours d’escrime. Elle reçoit dans son atelier les collectionneurs intéressés par sa peinture. Le 16 juillet 1942, elle est arrêtée par la police française. Son atelier est pillé et ses oeuvres n’ont jamais été retrouvées. Le 19 août 1942, elle est déportée. Convoi no 21. Assassinée à Auschwitz.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.