Robert Pikelny commence son apprentissage artistique à Moscou où ses parents viennent s’installer en 1908. Il découvre la peinture à travers les peintres de la galerie Tretiakov, importante galerie de Moscou qui expose Repine, Vassili Ivanovitch Sourikov et Valentin Alexandrovitch Serov dont les reproductions ornent sa chambre d’enfant. Plus tard, il sera davantage attiré par les peintres du mouvement russe Le Valet de carreau, groupe marqué par les fauves et les cubistes et qui rallie Ilja Machkov, premier maître de Pikelny, et Chevtchenko, peintre influencé par Cézanne et attiré par Paris.
En 1922, Pikelny voyage à Vienne et à Berlin. Il fait la connaissance de Jean Pougny qui devient son ami. En 1923, Pikelny arrive à Paris et s’installe dans l’atelier voisin de celui de Pougny. Ce dernier le présentera à la Société des artistes russes, dont Païles, Kikoïne et luimême font partie. Lazare Volovick, Vladimir Naïditch, Ossip Lubitch compteront parmi ses proches amis, ainsi que l’amateur d’art André Fize qui le soutient et croit en son talent. Pikelny écrit et dessine pour divers journaux et revues artistiques. Il fait la connaissance d’Éliane Steinville, modèle à la Grande Chaumière, qui devient son épouse. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pikelny se réfugie dans le sud de la France. Il rentre à Paris dès la Libération et voyage en Italie, en Espagne et en Turquie.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.