Morice LIPSI
janvier 5, 2019
Jacques LOUTCHANSKY
janvier 5, 2019

Sarah LIPSKA

MLAWA (POLAND) 1882 – PARIS 1973

Sarah Lipska fait ses études aux Beaux-Arts de Varsovie. En 1906, elle voyage en Palestine. Deux ans plus tard, elle a une fille avec le sculpteur Xavery Dunikowski, son professeur. Elle restera sa muse tout au long de sa vie. En 1911 et 1912, elle présente ses oeuvres à la galerie Zacheta, à Varsovie, seule femme parmi les exposants. Sarah Lipska s’installe à Paris peu avant la déclaration de guerre de 1914. Elle expose au Salon d’automne en 1919. Elle travaille alors pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev, réalisant des décors peints et des costumes avec Léon Bakst. Elle sculpte sur plusieurs matériaux différents: le verre, le bois, le ciment, la faïence, la céramique, la terre cuite, le plâtre. Elle crée de nombreux bustes, dont ceux de Diaghilev, Paul Poiret, Arthur Rubinstein, la marquise de Casati.

Dans les années 1920, elle alterne entre la mode et la décoration d’intérieur. Elle ouvre plusieurs boutiques, dont une sur les Champs-Élysées, où elle expose ses différents projets. Elle dessine et crée des meubles. Elle participe à un grand nombre d’expositions nationales et internationales. Elle est médaillée lors de l’Exposition des arts décoratifs de 1925, de l’Exposition coloniale de 1931 puis de l’Exposition universelle de 1937. Sarah Lipska est aussi peintre. Elle produit des portraits, des natures mortes. Après la Seconde Guerre mondiale, elle exécute des bustes de personnalités du monde de l’art. Elle collabore avec Serge Lifar pour les décors et les costumes de ses ballets, continue ses travaux avec Helena Rubinstein, commence un projet avec le prince Paul Murat, président de la Ligue française pour la protection des oiseaux. L’un des thèmes récurrents et dominants de son oeuvre est en effet l’oiseau, qu’elle a sculpté, dessiné et peint toute sa vie.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.