François Zdenek Eberl entre aux Beaux-Arts de sa ville natale en 1905 et, après deux ans d’apprentissage, part visiter Stockholm, Munich et Amsterdam. Il arrive à Paris en 1912, s’installe à Montparnasse et commence en 1913 à exposer dans les salons parisiens. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il s’engage dans l’armée française. De retour à Paris en 1919, il fait connaissance à Montmartre de Francis Carco, Roland Dorgelès et Pierre Mac Orlan qui soutiennent sa peinture et pour lesquels il réalise des illustrations. Eberl puise son inspiration dans le folklore parisien. Ses sujets favoris sont les scènes de rue, les boîtes de nuit, la vie des « pauvres de Paris » et surtout les portraits de femmes, qu’Arsène Alexandre nommera les « Jocondes du trottoir ».
En 1927, Eberl organise une exposition à Stockholm intitulée « L’Art français ». À partir de 1930, il partage son temps entre son atelier montmartrois et son atelier du chemin de La Turbie à Monaco. Il prend part à la vie artistique de la principauté : il est nommé commissaire général de l’exposition « École de Paris » en 1938. En 1939, Eberl expose au Salon d’automne une toile antinazie, Kultur-Kampf. C’est à Monaco qu’il se réfugie en 1939 et participe activement à la Résistance. À la Libération, Eberl rentre à Paris. Il reçoit le Prix populiste en 1954. Il meurt en octobre 1962 dans son atelier parisien.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.