Ernest BIRO
janvier 2, 2019
Maurice BLOND
janvier 2, 2019

Arbit BLATAS

KAUNAS (LITHUANIA) 1908 – NEW YORK 1999

Les parents d’Arbit Blatas, négociants en pianos, ne s’opposent pas à la carrière artistique du jeune Arbit, qui étudie le dessin à Pottava dans le palais du gouverneur de Lituanie, transformé en lieu éducatif pour enfants. En 1924, il part pour Berlin suivre des cours de dessin à l’École des beaux-arts. L’année 1925 marque son arrivée à Paris. Il s’installe à Montparnasse, rue de la Gaîté, et fait la connaissance de Sylvia Satenstein, qui deviendra sa femme en 1933. À la suite d’une exposition à la galerie Mouradian-Vallotton en 1934, le marchand Pierre Matisse lui propose d’exposer à New York.

En 1935, grâce à Krémègne, l’artiste découvre Céret, Collioure et Banyuls. Pendant la Seconde Guerre, Blatas émigre aux États-Unis. Il prendra plus tard la nationalité américaine. La guerre terminée, Blatas partage sa vie entre l’Europe et les États-Unis. En 1967, suivant les conseils d’André Malraux, le musée de l’Orangerie acquiert une sculpture en bronze représentant le peintre Soutine (actuellement dans un jardin du xIVe arrondissement). Remarié à Regina Resnik, chanteuse lyrique et metteur en scène, Blatas dessine entre 1975 et 1984 décors et costumes d’opéra.

En 1990, l’artiste fait don de quarante et un portraits des artistes de l’École de Paris au musée des Années trente de Boulogne-Billancourt, conservés dans une salle qui lui est dédiée. Actif jusqu’au dernier jour, l’éternel voyageur polyglotte (il parlait russe, polonais, français, anglais, italien, allemand, yiddish et hébreu) avait souhaité au printemps 1998 retourner dans sa ville natale de Kaunas, à l’occasion de la grande rétrospective qui lui était consacrée. Arbit Blatas s’éteint le 27 avril 1999 à son domicile de Manhattan.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.