Raymond KANELBA
janvier 2, 2019
Michel KIKOÏNE
janvier 2, 2019

Georges KARS (Georges Karpeles, dit)

KRALUPY (CZECHOSLOVAKIA) 1882 – GENEVA (SWITZERLAND) 1945

Georges Kars est né dans la région de Prague, où ses parents, d’origine allemande et négociants en grains, s’étaient établis. Enfant, il dessine sur ses cahiers de classe, fréquente à la sortie de l’école une galerie de tableaux tenue par un certain Lheman et ne manque jamais un Salon praguois. Il suit des cours de peinture chez un jeune peintre avant de partir pour Munich en 1899 où il étudie avec Franz von Stuck et se lie d’amitié avec Pascin et Paul Klee.

Entre 1905 et 1907, il passe par Prague puis s’installe à Madrid où il rencontre Juan Gris et s’imprègne de la peinture de Velázquez et de Goya. En 1908, après un séjour à Prague, Kars arrive à Paris, s’installe à Montmartre, fait la connaissance de Suzanne Valadon, Maurice Utrillo, et retrouve Pascin. Il fait la connaissance de Chagall, Apollinaire, Max Jacob, le critique d’art Maurice Raynal et le peintre grec Demetrios Galanis. Pendant la Première Guerre mondiale, il est en Belgique avec Pascin.

En 1923, il passe l’été à Ségalas, dans les Basses-Pyrénées, avec la famille de Suzanne Valadon. Au contact de Paris et du cubisme, ses formes se simplifient mais il reste profondément attaché au réalisme. Selon lui : « L’art ne réside pas dans une technique élaborée mais dans l’âme. » Peintre de figures, il pratique différentes techniques comme l’encre de Chine, l’aquarelle et le pastel. En 1933, Kars achète une maison à Tossa de Mar en Catalogne, où il passe trois années. De retour à Paris, il s’installe rue Caulaincourt. En 1939, il se réfugie à Lyon.

En 1942, il s’exile en Suisse chez sa soeur. En 1945, ne supportant pas l’effroyable tragédie qui touche son peuple, il se suicide, se jetant du cinquième étage de son hôtel. Son atelier est vendu aux enchères le 17 juin 1966 au palais Galliera. En 1983, une rétrospective de 120 oeuvres est présentée au musée d’Art moderne de Troyes.

Archives Georges Kars

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.