Henri EPSTEIN
janvier 2, 2019
Alexandre FASINI
janvier 2, 2019

Istvan FARKAS

BUDAPEST (HONGRIE) 1887 – DÉPORTÉ À AUSCHWITZ 1944

Josef Wolfner, père de l’artiste, était propriétaire associé de la maison d’édition Singer et Wolfner. En 1902, Istvan Farkas commence à peindre avec Laszlo Mednyánsky, professeur de dessin mort en 1919, et expose deux ans plus tard au Salon national de Budapest. Pendant l’été 1906, il séjourne dans la colonie d’artistes de Nagybánya où il peint pendant six semaines. Continuant sa formation, il étudie dans l’atelier d’Adolf Fenyes et entreprend en 1908 un voyage d’étude en Italie. Un an plus tard, il rentre à Budapest et s’inscrit à l’Académie des beaux-arts. Il fréquente l’académie Kern à Munich puis fait un premier séjour à Paris en 1912. Il étudie à l’académie de la Palette jusqu’à la Première Guerre mondiale. Alors contraint de rejoindre sa terre natale, il vend ses tableaux aux enchères et regagne Budapest.

Entre 1915 et 1919, Farkas est sur le front en Russie, en Italie et en Serbie. Après la guerre, il vit entre Budapest et Visegrad et participe à plusieurs expositions. De retour à Paris en 1924, il rencontre sa future femme, Ida Kohner. Proche des pionniers de l’architecture moderne Le Corbusier et Auguste Perret, il fréquente également l’entourage de Picasso: Jean Cocteau, Max Jacob, Apollinaire. André Salmon lui de mande d’illustrer son recueil de poèmes, Correspondances, publié en 1930. Lorsque le père de l’artiste meurt en 1932, il décide de rentrer à Budapest pour reprendre la direction de la firme Singer et Wolfner. Il ne délaisse pas la peinture et participe à plusieurs expositions à Paris, Budapest et Venise.

Le 15 avril 1944, le secrétaire général de la chambre des journalistes livre aux soldats allemands les noms de 54 journalistes juifs dont celui d’Istvan Farkas. Il est d’abord transporté à Kistarcsa (colonie pénitentiaire près de Budapest), ensuite à Kecskemét d’où il est déporté le 27 juin à Auschwitz et assassiné le jour de son arrivée. Le 23 juin 1944, sur sa dernière carte postale depuis Kecskemét, Farkas écrit : «Si la dignité humaine est humiliée à tel point, ce n’est plus la peine de vivre.»

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.