Simon SEGAL
janvier 4, 2019
David SEIFERT
janvier 4, 2019

Lasar SEGALL

VILNIUS 1891 – SÃO PAULO 1957

Lasar Segall grandit à Vilnius dans une famille religieuse dont le père était calligraphiste. De 1905 à 1906, Segall étudie à l’École des beaux-arts de Vilnius. En 1907, il arrive à Berlin et suit les cours des Beaux- Arts pendant deux ans. En 1909, il voyage à Amsterdam. En 1910, il quitte Berlin pour Dresde et continue son apprentissage aux Beaux-Arts en qualité de Meister-Schueler (élève-maître), avec le privilège d’un atelier individuel, ce qui satisfait son besoin d’indépendance. En 1911, Segall entreprend un premier voyage au Brésil et y expose dès 1913. À la déclaration de guerre de 1914, Segall, citoyen russe, est exilé à Meissen. En 1916, il est autorisé à regagner Dresde et accomplit un dernier voyage à Vilnius.

En 1918, il se marie avec Margarete Quack et publie son premier album de cinq lithographies inspirées d’une nouvelle de Dostoïevski intitulée Krotkaya. En 1919, il participe au groupe Sécession de Dresde et le musée de cette ville acquiert une de ses oeuvres. La même année paraît un album de lithographies, Souvenirs de Vilno, préfacé par Paul Ferdinand Schmidt. En 1920, il aide Marie Wigman à fonder son école de danse à Dresde. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de Paul Klee. En 1921, il rencontre Wassily Kandinsky, El Lissitzki, Naum Gabo et Alexander Archipenko. La même année, il publie un album de gravures, Bubu, d’après le livre de Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse.

1923 marque son second séjour au Brésil. Il s’y installe définitivement, acquiert la nationalité brésilienne. Il se marie en secondes noces avec Jenny Klabin, Brésilienne aujourd’hui reconnue pour ses traductions de Molière et de Racine en langue portugaise. Deux fils naîtront de ce mariage. Il arrive à Paris en 1928 et commence à sculpter. Il fréquente les cafés de Montparnasse et rencontre les artistes de l’époque. De retour à São Paulo en 1932, Segall fonde avec un groupe d’amis la SPAM (Sociedad Paulista de Arte Moderna), avec laquelle il participe à plusieurs projets nationaux de décoration. Il effectue son second séjour à Paris entre 1935 et 1938, marqué par une exposition à la galerie Renou et Colle et par la publication d’une deuxième monographie par Paul Fierens.

En 1937, dix de ses oeuvres sont exposées à Munich lors de l’exposition « Art dégénéré ». Il passe les années d’Occupation au Brésil et retrouve Paris en 1956, à l’occasion d’une exposition rétrospective au musée national d’Art moderne. Lasar Segall ressent déjà les premières atteintes de sa maladie et expire le 2 août 1957, dans sa maison de la rue Alfonso, à São Paulo. Les oeuvres de l’artiste sont conservées au musée Lasar Segall de São Paulo.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.