Issu d’une famille d’industriels, Zarfin grandit à Smilovitchi dans la région de Minsk. En 1913, il entre à l’École des beaux-arts de Vilnius et écrit des poèmes. En 1914, entraîné par la vague sioniste, il quitte son pays, sa famille qu’il ne reverra jamais plus, et part pour la Palestine où, pionnier, il assèche les marécages, cultive la terre puis devient élève à l’École des beaux-arts de Bezalel. En 1918, Zarfin combat aux côtés de l’armée britannique pour la libération du pays. À cette époque, il dessine beaucoup. Démobilisé le 17 septembre 1920, il participe à une exposition organisée par le gouverneur de Jérusalem.
En 1923, Zarfin part pour Berlin, expose à la Sécession et vit de ses illustrations. En 1924, il s’établit définitivement à Paris et retrouve Soutine, originaire de la même ville que lui. Il fréquente les musées et détruit ses oeuvres antérieures. En 1925, il est tresseur de souliers, peintre sur tissu. Il se marie en 1929 et continue ses travaux sur tissu. En 1931, il est naturalisé français. Sa fille Liliane naît en 1933. En 1939, Zarfin est mobilisé. En 1940, il retrouve sa femme et sa fille réfugiées à Brive-la-Gaillarde. Un album de croquis exécuté pendant sa mobilisation est acquis par l’État.
En 1941, la famille se réfugie en zone libre, à Lyon, puis à Grenoble, où sa chambre devient un des lieux de rendez-vous de la Résistance. Sa fille est à l’abri des persécutions nazies dans le couvent de Sainte-Mariede- l’Immaculée-Conception. Zarfin continue à peindre et se réfugie dans la montagne. À la Libération, la famille regagne Grenoble où une exposition particulière est consacrée au peintre. Les tableaux laissés dans son atelier parisien ont été pillés. En 1947, il s’installe à Rosny-sous-Bois où il s’éteint en 1975.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.