Maxa NORDAU
janvier 3, 2019
Félicia PACANOWSKA
janvier 3, 2019

David OLÈRE (David Oler, dit)

WARSAW 1902 – PARIS 1985

David Olère étudie la peinture aux Beaux- Arts de Varsovie jusqu’en 1918, puis quitte la Pologne pour Dantzig et Berlin. Entre 1921 et 1922, il est engagé par l’Europaïsche Film Allianz comme assistant architecte, peintre et sculpteur. À Berlin, il travaille avec Ernst Lubitsch et réalise les décors pour Les Amours de Pharaon, joué par Emil Jannings. Il fréquente également l’actrice Pola Negri. En 1923, David Olère arrive à Paris et s’installe à Montparnasse. Décorateur de cinéma, il réalise aussi des costumes de films et des affiches de publicité pour la Paramount Pictures, Fox Films et Columbia Pictures.

En 1930, il épouse Juliette Ventura. De leur union naîtra Alexandre Oler. En 1937, il se fixe à Noisy-le-Grand, dans la banlieue parisienne. À la déclaration de la guerre, Olère est mobilisé au 134e régiment d’infanterie à Lons-le-Saunier, dans le Jura. Le 20 février 1943, il est arrêté, interné à Drancy, puis déporté à Auschwitz. Convoi no 49. Il survit grâce à ses qualités de dessinateur. Il parle plusieurs langues: polonais, russe, yiddish, français, anglais et allemand.

Le 19 janvier 1945, lors de l’évacuation d’Auschwitz, il est contraint de participer à la «marche de la mort». Il passe successivement par les camps de Mauthausen, Melck et Ebensee, où il est libéré par l’armée américaine. À la Libération, Olère dessine son Mémento, cinquante dessins descriptifs de l’univers concentrationnaire. Respectant le serment fait à ses camarades exterminés, il dénonce dans son oeuvre les crimes nazis, pour empêcher l’oubli et honorer les martyrs de la Shoah. Ses oeuvres sont conservées au Museum of Jewish Heritage de New York.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.