Le père de Joachim Weingart, négociant en vins, meurt prématurément, laissant sa femme seule avec ses deux enfants. Joachim Weingart quitte sa ville natale en 1912 pour suivre des cours de dessin à Weimar. Il expose pour la première fois à Lwow en 1912 à l’École des Arts et métiers puis à Vienne en 1914, où il fréquente l’Académie des Beaux-arts. L’industriel et mécène Carol Katz découvre le talent de Weingart et décide de le soutenir. Alfred Aberdam et David Seifert bénéficieront également de son appui.
En 1916, Weingart fait un premier passage à Berlin. Après la Première Guerre mondiale, il rejoint la Galicie et expose à Lodz. De nouveau à Berlin en 1922, il y rencontre Menkès et Alfred Aberdam dans l’atelier du sculpteur Alexander Archipenko. En septembre 1923, une exposition personnelle est organisée au siège de la Société des amis des beaux-arts de Lwow. En 1923, selon une lettre de Menkès,Weingart le rejoint à Paris et partage sa chambre pendant deux années à l’hôtel Médical. Il se lie avec Léon Weissberg et Aberdam, déjà rencontré à Berlin.
En 1925, ils se retrouveront réunis pour exposer dans la galerie de Jan Sliwinski, Au Sacre du Printemps, au 5, rue du Cherche-Midi. Les amis galiciens formeront le Groupe des Quatre. En 1925, Weingart s’installe dans un atelier à Montparnasse. Il tombe amoureux d’une jeune Française, fille de médecin, qu’il épouse malgré l’opposition de ses parents. Le marchand René Gimpel s’intéresse à sa peinture, et Weingart connaît alors une période de succès avant de sombrer dans la dépression après le départ de sa femme et de son fils. En 1930, Gimpel lui signe un contrat.
En novembre 1934, Weingart commence des dessins au fusain pour le portrait de Madame Gimpel. Son état de santé s’aggrave. Solitaire et tragique, il se tient à l’écart. Il peint sans relâche dans son atelier. C’est là qu’il est arrêté le 30 mars 1942 puis interné au camp de Pithiviers. Le 17 juillet 1942, il est déporté. Convoi no6. Assassiné à Auschwitz. Son frère se suicidera la même année.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.