Jacob MARKIEL
janvier 3, 2019
Sigmund MENKÈS
janvier 3, 2019

Maurice MENDJIZKY

LODZ (POLAND) 1890 – SAINT-PAUL-DE-VENCE (FRANCE) 1951

Maurice Mendjizky grandit dans une famille d’artisans. Il veut être chef d’orchestre et part pour Berlin en 1906 étudier dans une école de composition musicale. En 1908, il doit rentrer en Pologne pour y accomplir son service militaire. En 1909, il s’installe à Paris, à la Ruche. Sa première exposition particulière a lieu à la galerie Georges Petit en 1912. André Salmon préfacera son catalogue.

En 1913, Maurice Mendjizky rencontre Auguste Renoir qui l’invite à séjourner dans sa maison, Les Colettes, à Cagnes-sur-Mer. Mendjizky s’éprend de cette région et s’y installe pour trois ans. De retour à Paris en 1924, il fréquente Montparnasse, Le Dôme, et rencontre Léopold Zborowski. La même année, il rencontre celle qui sera sa compagne pendant trois ans : Kiki de Montparnasse. Kiki, c’est le nom que lui donne Foujita, qui, ayant du mal à l’appeler Mme Mendjizky, finit par la surnommer Kiki. Mendjizky quitte à nouveau Paris pour Cagnes en 1931 et, lors d’une halte à Saint-Paul-de-Vence, rencontre sa seconde femme, Rosette. En 1933, l’artiste voit monter le danger du nazisme. Il fonde avec Paul Signac le Mouvement des intellectuels pour la paix, qui réunit des écrivains, des savants et des poètes dont Jacques Prévert. À Saint-Paul-de-Vence il rend régulièrement visite à son ami Léon Weissberg.

En 1939, Mendjizky se réfugie dans les Alpes-Maritimes. Il prend part à la Résistance dans le midi, à Toulouse et dans sa région, ainsi que sa femme Rosette, arrêtée en 1942, et son fils Claude, âgé de 20 ans, tué quatorze jours avant la Libération. Après la guerre, Maurice Mendjizky exécute une suite de 35 dessins qui constituent un émouvant hommage aux combattants et martyrs du ghetto de Varsovie, dessins édités sous forme d’album avec un poème de Paul Éluard. Il meurt en 1951, à Saint-Paul-de-Vence, des suites d’un cancer. À Paris, en avril 2014 a été inauguré le musée Mendjisky-Écoles de Paris, 15, square de Vergennes (Paris 14e ardt).

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.