À l’âge de 15 ans, Nathan Imenitoff abandonne ses études pour suivre des cours de dessin et de modelage. En 1904, alors que sa famille fuit l’antisémitisme du régime tsariste et émigre aux États-Unis, il décide de rejoindre Paris, où il s’inscrit à l’École des beaux-arts. Il épouse une femme médecin polonaise et obtient la nationalité française. Il ne retournera jamais en Russie.
En 1921, Imenitoff s’installe à Boulogne-Billancourt. Durant l’entre-deux-guerres, il travaille à plusieurs reprises avec l’architecte belge Henry Lacoste, pour lequel il décore notamment, à Paris, les pavillons belges de l’Exposition coloniale de 1931 et de l’Exposition internationale de 1937, essentiellement avec des masques et des sujets animaliers. Il est membre du jury du Salon d’automne de 1930 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Pendant la guerre, il se réfugie dans le centre de la France sous une fausse identité. Beaucoup de ses sculptures réalisées en plomb martelé sont détruites par les nazis. Après la guerre, il crée un homme candélabre à trois jambes et trois bras qu’il intitule Le Candélabre de l’univers. Il vit difficilement de son art et finit sa vie modestement à Boulogne-Billancourt en 1965.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.