Samuel Granowsky quitte son milieu familial pour apprendre la peinture à l’Académie des beaux-arts d’Odessa. Poursuivant sa formation, il passe par Munich avant de s’établir à Paris en 1909. Grand et bel homme, il devient «modèle » à la Grande Chaumière et gagne également sa vie comme homme de ménage au café de La Rotonde. À Montparnasse, Granowsky se fait remarquer par son comportement original : il arpente les rues avec une chemise de couleur vive, un chapeau texan porté lors du tournage d’un film dans lequel il est figurant, et n’hésite pas à se promener à cheval. Avec sa compagne, Aïcha, le célèbre modèle métisse de Montparnasse, il est l’un des personnages emblématiques de l’époque. On le surnomme « le cow-boy de Montparnasse ». Il peint des scènes de la vie parisienne, mais aussi des figures traditionnelles de la Russie, les foires, les musiciens. Il exécute des portraits, des nus et des peintures animalières. Il est reconnu pour le caractère éclectique de son art : fresques murales chez des particuliers, peintures sur meubles, paravents et sculptures. Il utilise principalement le pastel et peint « au couteau ». Pendant la guerre, Sam Granowsky reste à Paris. Le 17 juillet 1942, il est arrêté par la police française lors de la rafle du Vel’d’Hiv. Interné à Drancy. Le 22 juillet 1942, il est déporté. Convoi no 9. Assassiné à Auschwitz.
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Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.