Abraham ROSENBAUM
janvier 3, 2019
Savely SCHLEIFER
janvier 3, 2019

Issachar RYBACK

ELISABETHGRAD (UKRAINE) 1897 – PARIS 1935

Issu d’un milieu hassidique, Ryback est encore jeune lorsqu’il quitte la maison paternelle. Il suit des cours de dessin dans sa ville natale et fréquente l’académie de Kiev entre 1911 et 1916. Lorsque la révolution de 1917 éclate, le Comité central pour la culture juive de Kiev lui commande des affiches de propagande et des décorations de rue. C’est à cette époque qu’il rencontre El Lissitzki. Financé par la Société juive d’ethnographie et d’histoire, il participe avec El Lissitzki à une expédition dans les villages d’Ukraine afin d’exécuter une série de tableaux sur les cimetières juifs et les synagogues.

En 1918, il est à Moscou et y enseigne la peinture. En 1921, il part pour Berlin et publie, en collaboration avec le poète yiddish Leib Kvitko, des contes pour enfants (éd. d’État d’URSS) et un album de trente lithographies intitulé Shtetl (1923). En 1924, il publie Des types juifs d’Ukraine, album qui fusionne cubisme et expressionnisme et relate l’atmosphère menaçante d’un pogrom. À Berlin, il devient membre du Novembergruppe et expose à la Sécession. À cette même époque, il réalise des gravures suprématistes pour la revue yiddish d’avant-garde Albatros. En 1925, sur invitation du Théâtre juif de Moscou, Ryback regagne la Russie et réalise décors et costumes pour un drame de I.L. Peretz intitulé « In Folisch Oyf Der Keit». La même année, dans les colonies agricoles juives d’Ukraine, il exécute des dessins illustrant la vie quotidienne. Ceux-ci seront publiés lors de son arrivée à Paris en 1926.

Entre 1928 et 1934, Ryback expose en Europe : Paris, La Haye, Amsterdam, Bruxelles, Rotterdam, Anvers et Philadelphie. Sa dernière exposition a lieu à la galerie Wildenstein, à Paris. Ses oeuvres sont conservées au musée Issachar Ryback à Bat Yam en Israël.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.