Fils d’une couturière et d’un tailleur costumier de théâtre, Sam Ringer grandit à Oswiecim, devenu Auschwitz pendant l’Occupation allemande. Gymnaste émérite, doué en mécanique, il fabriquera des postes de radio toute sa vie. Dès son jeune âge, Sam Ringer se passionne pour le dessin. En 1937, malgré la ségrégation antijuive, il est accepté aux Beaux-Arts de Cracovie. En 1939, il obtient le premier prix de dessin. L’invasion allemande interrompt ses études artistiques.
En 1940, il est forcé de travailler à la construction du camp d’Auschwitz puis déporté la même année à Annaberg. Il passe successivement par les camps de Sacrau, Mechtal, Markstädt, Fünfteichen, Gross Rosen, Buchenwald, Berg an Elster. C’est au camp de Theresienstadt que Sam Ringer est finalement libéré par les Russes au printemps 1945. Malade, il est soigné dans un hôpital de Litomierzyce en Tchécoslovaquie puis ramené à Cracovie où il est accepté dans un hôpital juif. Durant sa convalescence, il s’inscrit pour sa troisième année d’études aux mêmes Beaux-Arts de Cracovie.
En 1946, il quitte la Pologne avec le groupe Nilli. En 1947, il arrive en France et poursuit ses études aux Beaux-Arts de Paris pendant six ans. Il suit l’enseignement de Souverbie pour la peinture, Goerg pour la gravure, Jaudon pour la lithographie (il obtient un premier prix de composition). En 1957, il se marie avec Jeanine Etlinger, rencontrée aux Beaux-Arts de Paris. Ils auront deux enfants.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.