Raymond Kanelba entre à l’Académie des beaux-arts de Varsovie, sa ville natale, en 1918. Après un séjour à Vienne, où il poursuit son éducation aux Beaux-Arts, il retourne à Varsovie en 1923 et épouse Maria Wohl, la fille d’un riche industriel polonais. Le couple arrive à Paris en 1925. Dès cette année-là, Kanelba expose son oeuvre régulièrement aux Salons d’automne, des indépendants, des Tuileries et de l’escalier. Il se rend fréquemment à Pont-Aven rejoindre d’autres artistes polonais. Après une exposition à Bordeaux, Kanelba rencontre le collectionneur et critique d’art Marcel Bernheim à la galerie Bernheim-Jeune. Il est également présenté à Léopold Zborowski. Ces deux marchands participent à la promotion de son oeuvre. La première exposition importante de Kanelba a lieu à la galerie Zborowski en 1928. André Salmon signe l’introduction du catalogue. Ses oeuvres sont ensuite exposées à Berlin, Varsovie et Paris.
Il rentre en Pologne en 1933. Un an plus tard, Kanelba, sa femme et son fils de six ans quittent Paris pour le Royaume-Uni, où l’artiste présente ses oeuvres dans tout le pays. En 1937, une exposition personnelle a lieu à la Alex Reid & Lefèvre Gallery de Londres. De 1937 à 1951, Kanelba voyage régulièrement aux états-Unis, où il montre son travail avec succès. En 1951, il s’y installe définitivement. Il reçoit la nationalité américaine en 1957. Les gouvernements français, polonais et britannique lui passent des commandes. En 1955, il reçoit sa commande la plus importante : un portrait de la reine d’Angleterre élisabeth II.
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Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.