Samuel LIEBEWERT
janvier 3, 2019
Ary Arcadie LOCHAKOW
janvier 3, 2019

Louis LILLE (Ludwik ou Ludwig Lille, dit)

PODWOLOCZYSKA (POLAND) 1897 – PARIS 1957

Louis Lille découvre très jeune sa vocation. Il peint son premier tableau à quinze ans. Il intègre en 1920-1923 le groupe des formistes de Cracovie, marqué à la fois par le cubisme et par des tendances surréalistes, puis, dès sa création en 1929, s’intéresse à l’un des cercles de l’art polonais de l’entre-deux-guerres, Artes.

En 1928, il est déjà l’auteur de la préface de l’exposition, à Lwow, de Hahn et Henryk Wlodarski, préface dans laquelle il explique aux visiteurs polonais les principes du cubisme. Il participe aux expositions d’Artes, et notamment à la première en janvier 1930. Il devient quelques mois plus tard le président de cette association et participe ensuite aux manifestations qu’Artes organise entre 1930 et 1932 dans toute la Pologne, à Lwow, mais aussi à Varsovie, Cracovie, Lodz, Stanislavov. Comme la plupart des membres d’Artes, Louis Lille cède à l’attrait de la capitale française où il arrive au début de 1937. Il considère alors que sa période cubiste est terminée, et va s’intégrer au groupe des artistes polonais de Paris, se liant en particulier avec Zygmund Schreter. Il fréquente aussi Arpad Szenes, Vieira da Silva et Bruno Schultz (en visite à Paris avant la guerre).

Tout en continuant à peindre, il travaillera la gravure, notamment la pointe sèche, et plus tard la sculpture. Pendant la guerre, il parvient à rester à Paris et consacre une partie de son activité au sauvetage des objets cultuels juifs, jetant ainsi les bases de la collection Lille, aujourd’hui répartie entre le musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris et le musée d’Israël à Jérusalem. Après la guerre, il continue à peindre. Il a également réalisé des gravures, en particulier une illustration de la traduction en polonais du Cantique des Cantiques, publiée en 1922 à Lwow.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.