Simon Mondzain est né en Pologne, à Chelm près de Lublin. Son père était sellier. Dès son enfance, Mondzain sait qu’il veut être peintre mais se heurte à sa famille. À la suite d’une dispute, il quitte son père pour intégrer l’École des arts et métiers de Varsovie, et trouve des emplois temporaires chez un sellier et un retoucheur de photos. En 1905, il entre aux Beaux-Arts de Varsovie grâce au soutien de la famille Dabkowski et travaille dans l’atelier de Kazimierz Stabrowski.
En 1908, aidé par une association juive, il part pour Cracovie. Il entre ensuite à l’Académie impériale des beaux-arts de Cracovie et découvre, avec Teodor Axentowicz et Josef Pankiewicz, la peinture française impressionniste. À la suite de sa première exposition à Cracovie en 1909, il obtient une bourse et part pour Paris. En 1910, il continue ses études à Cracovie et se lie d’amitié avec Kisling et Waclaw Zawadowski (Zawado). En 1912, Mondzain s’installe définitivement à Paris et retrouve ses amis Kisling, Merkel et Zawadowski. Il habite dans une chambre rue Le Goff et fait la connaissance du critique Adolphe Basler, de Max Jacob, André Derain et Othon Friesz.
En 1913 il séjourne en Bretagne, à Doëlan, et termine la rédaction de ses souvenirs. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Mondzain est en Espagne. Il regagne Paris et se porte volontaire dans la section polonaise de la Légion étrangère. Entre 1915 et 1918, il dessine sa vie de soldat. En novembre 1917, il retrouve Paris. En 1920, invité par le Fine Arts Club de Chicago, il part pour les États-Unis. En 1923, il voyage en France et peint des paysages. Au Salon des indépendants, quatre toiles sont achetées par le commissaire de police Zamaron. Mondzain obtient la nationalité française en 1923 et, la même année, devient membre du Salon des Tuileries.
En 1925, il accompagne le peintre Jean Launois en Algérie, fait la connaissance de sa future femme, Simone, médecin. En 1927, son ami Merkel lui consacre un article intitulé « Von Kunst und Künstlers» dans la revue Menhora, qui paraît à Vienne. En 1933, la famille Mondzain s’installe à Alger, et à partir de cette époque le peintre partage sa vie entre la France et l’Algérie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il reste à Alger avec ses amis Albert Marquet et André Gide qui trouve en Mondzain un joueur d’échecs hors pair. Entre 1939 et 1942, il reçoit à Alger de nombreux réfugiés polonais. Il se lie d’amitié avec l’abbé Walzer, bénédictin allemand antifasciste.
En 1944, à la suite de la mort de son ami Max Jacob au camp de Drancy, il rédige ses souvenirs, « Max Jacob et Montparnasse», paru dans L’Arche. Après la guerre, Simon Mondzain vit entre Paris et Alger, jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962. La famille s’installe alors à Montparnasse où le peintre meurt le 30 décembre 1979.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.