Alexandre FASINI
janvier 2, 2019
Michel FINK
janvier 2, 2019

Adolphe FEDER (Aizik Feder, dit)

ODESSA (UKRAINE) 1885 – DÉPORTÉ À AUSCHWITZ 1943

Après avoir participé au mouvement révolutionnaire bundiste, Adolphe Feder, fils de commerçants, part pour Berlin à l’âge de dix-neuf ans, puis pour Genève où il fréquente l’Académie des beaux-arts. Il rejoint Paris en 1908, étudie à l’académie Julian puis dans l’atelier d’Henri Matisse. Intégré à la vie parisienne, il fréquente La Rotonde et fait la connaissance d’Othon Friesz, de Modigliani et de Jacques Lipchitz. Feder est un amateur d’art, il collectionne l’art nègre et l’art naïf. Son atelier abonde en sculptures et en peintures chinées aux puces. Sa collection sera confisquée pendant la guerre.

En 1923, il publie ses dessins dans la presse et illustre également plusieurs ouvrages dont ceux de Joseph Kessel et d’Arthur Rimbaud. La même année, il marque la bohème parisienne par la réception qu’il donne en l’honneur du poète russe Vladimir Maïakovski. Avec Michel Larionov et Ossip Zadkine, il est un des membres les plus actifs de la Société des artistes russes, qui regroupe les artistes de la Ruche. Amateur de vo - yages, Adolphe Feder visite le sud de la France. Il découvre ensuite la Bretagne, le Pays basque et va jusqu’en Algérie.

En 1926, attiré par l’Orient, il entreprend un voyage en Palestine d’où il rapporte plusieurs toiles et dessins. Refusant de prendre la fuite avec son ami le sculpteur Jacques Loutchansky, Feder reste à Paris pendant l’Occupation. Il est arrêté le 4 juin 1942 avec sa femme. Après quatre mois d’internement à la prison du Cherche-Midi, il est transféré à Drancy et déporté le 13 février 1943. Convoi no 48. Assassiné à Auschwitz. Sa femme réussit à fuir en emportant un album de dessins réalisés à Drancy.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.