Walter BONDY
janvier 2, 2019
David BRAININ
janvier 2, 2019

Boris BORVINE FRENKEL

KALISZ (POLAND) 1895 – PARIS 1984

Borvine Frenkel grandit en Pologne dans une famille de paysans et reçoit une éducation juive traditionnelle. Apprenti graveur pendant la Première Guerre mondiale, il rejoint Lwow en 1919 où il suit des cours d’architecture. En 1920, après un court séjour à la prison de Varsovie pour ses activités anarchistes, il décide de se rendre à Berlin. Ses années berlinoises apparaissent comme décisives ; il établit des contacts avec les milieux intellectuels et littéraires juifs et rencontre Elsa Lasker Shüler, Peretz Markish et Haïm Nahman Bialik. Borvine Frenkel s’engage ensuite comme marin à bord d’un cargo et parcourt le monde, de l’Afrique à l’Australie.

En 1924, il fait une halte à Paris mais repart aussitôt pour Bruxelles où il réside jusqu’en 1930. Il consacre son temps à la peinture et achève ses études à l’École des arts décoratifs. De son passage à Bruxelles datent des oeuvres aux tonalités douces et aux formes lisses. Frenkel s’intéresse également au théâtre et réalise les décors de la pièce d’Andreïev, Les Sept Pendus. Il monte un atelier d’art dramatique et donne plusieurs représentations de pièces issues du répertoire yiddish et russe. En 1930, le musée des Beaux-Arts de Bruxelles lui consacre une exposition. Mais peu après il est expulsé de Belgique et s’installe à Paris, d’où il ne s’éloignera que pour échapper à l’occupation allemande.

En 1937, il participe à la fondation de l’Association des peintres juifs qui regroupe deux cents artistes. En 1939, il se réfugie dans le sud-ouest de la France. Après la guerre, bouleversé par la perte des siens, il s’occupe de l’Association des peintres juifs et organise la publication de la revue Nos artistes. Tout en continuant ses recherches dans le domaine de la peinture, il est critique d’art et critique littéraire, notamment pour le journal yiddish Unzer Stimme.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.