Oscar MIESTCHANINOFF
janvier 5, 2019
Chana ORLOFF
janvier 5, 2019

Elie NADELMAN

WARSAW 1882 – NEW YORK 1946

Élie Nadelman naît au sein d’une famille nombreuse de la classe moyenne qui l’encourage à étudier l’art et la musique dès son plus jeune âge. Son père est bijoutier. Après avoir étudié à l’Académie des beaux-arts de Varsovie de 1899 à 1901, il se rend à Munich en 1902 et visite la glyptothèque, où il s’intéresse particulièrement aux sculptures grecques classiques. Il gagne sa vie en produisant des dessins satiriques.

Il arrive à Paris en 1904 et fréquente les mouvements d’avant-garde. Il s’inscrit à l’académie Colarossi et habite avenue du Maine, à Montparnasse. Gertrude Stein écrira un poème intitulé Élie Nadelman. Entre 1905 et 1908, il expose ses oeuvres à la Société des artistes indépendants et au Salon d’automne. La galerie Druet lui organise sa première exposition personnelle en 1909. Leo Stein, qui lui a présenté Picasso l’année précédente, lui achète plusieurs oeuvres. Nadelman compte également parmi ses amis Apollinaire, Brancusi et Mondrian.

En 1911, la Patterson Gallery de Londres organise une exposition de ses sculptures. La collectionneuse Helena Rubinstein les achète toutes et devient son mécène. Elle lui commande des statues et des bas-reliefs pour sa maison de Londres. Une nouvelle exposition personnelle à Paris et sa participation à l’Armory Show en 1913 instaurent sa renommée internationale. Lors de la déclaration de guerre en 1914, Nadelman émigre aux États-Unis grâce à l’aide d’Helena Rubinstein. Il devient citoyen américain en 1927, jouissant du soutien d’hommes importants dans le monde de l’art, tels Alfred Stieglitz et Bernard Berenson, qui l’aident à faire connaître son oeuvre.

En 1920, il épouse Viola Flannery, une riche héritière. Ensemble, ils collectionnent l’art populaire et construisent un musée d’Art populaire à Riverdale, à New York, en 1925: le Museum of Folk and Peasant Arts. La Grande Dépression de 1929 dévaste Nadelman et sa femme, financièrement autant que moralement. En 1937, ils vendront la collection de leur musée à la New York Historical Society. Nadelman se retirera alors de la société et refusera obstinément de montrer son oeuvre. Sa dernière exposition personnelle a lieu à la galerie Bernheim-Jeune à Paris en 1930. Cinq ans plus tard, les ouvriers censés remodeler son atelier détruisent de nombreuses sculptures en plâtre et des gravures sur bois.

Nadelman entrepose alors ses oeuvres réalisées avant 1935 dans la cave de sa maison à Riverdale, où elles se désintègrent. Il meurt en 1946, accablé de dettes, triste et déprimé. Après sa mort, de nombreuses petites figurines de terracotta sont retrouvées dans son atelier, et sa sculpture Man in the Open Air (« homme en plein air ») sera restaurée et exposée à une rétrospective au musée d’Art moderne de New York.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.