Michel ADLEN
décembre 31, 2018
Jean ADLER
décembre 31, 2018

Jankel ADLER

TUSZYN (POLAND) 1895 – ALDBOURNE (GREAT BRITAIN) 1949

Jankel Adler est le septième d’une famille religieuse de dix enfants. Son père était meunier à Tuszyn près de Lodz. En 1912, il étudie la gravure à Belgrade, puis entre l’année suivante dans une école d’art à Barmen, en Allemagne. Il poursuit ses études jusqu’en 1914 à l’académie des Arts décoratifs de Düsseldorf avec Gustav Wiethüchter. Pendant la guerre, il s’engage dans l’armée russe, se fait capturer par l’armée allemande mais sera rapidement relâché. En 1918, il se rapproche du groupe Der Sturm. De retour en Pologne, Adler expose à Lodz et à Varsovie.

En 1919, à Lodz, il participe à la création du cénacle Yung-Yiddish, avec l’écrivain fondateur Moyshe Broderzon. Il part pour Düsseldorf en 1920. Il rencontre Otto Dix en 1922, année où il participe à la création du groupe Die Kommune, ainsi qu’à l’Exposition internationale des artistes révolutionnaires à Berlin. Il obtient un grand succès avec les fresques du planétarium qu’il peint en 1925 et, après un séjour en Espagne (1930), revient en 1931 étudier à l’académie de Düsseldorf avec Paul Klee. Il dessine une affiche révolutionnaire au moment des élections de février au Reichstag, après l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Fuyant le nazisme, Adler quitte l’Allemagne et arrive en France en 1933. Les années suivantes (1935-1937) sont marquées par de nombreux voyages en Italie, Roumanie, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Russie et Pologne. Une grande rétrospective de son oeuvre a lieu à Varsovie en 1935.

En 1937, Jankel Adler se fixe quelque temps à Paris, fréquente l’Atelier 17, dirigé par Stanley William Hayter. Il séjourne à Cagnes-sur-Mer avant de s’engager dans l’armée polonaise. Lors des affrontements de la Seconde Guerre mondiale, il sera démobilisé pour raison de santé en 1941 puis évacué dans la banlieue de Londres en 1943. Adler ne retournera jamais en Allemagne. Ayant perdu une grande partie de sa famille en déportation, il refusera d’exposer dans ce pays et terminera ses jours en Angleterre.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.