Rudolf Lévy étudie au lycée de Gdansk, puis de Karlsruhe en Allemagne avant d’intégrer une école de charpentier. Il rêve de peinture et dé cide de se rendre à Mu nich en 1899 pour s’inscrire aux Beaux-Arts. Il suit l’enseignement du professeur Zugel, peintre animalier. En 1903, Rudolf Lévy arrive à Paris avec Walter Bondy et fréquente l’atelier d’Henri Matisse. Il rentre souvent en Allemagne pour retrouver le galeriste Alfred Fleichtheim, qui organise à Berlin et à Düsseldorf plusieurs expositions des «Dômiers » (habitués du café du Dôme) dont Rudof Lévy fait partie. Il accueille les premiers artistes allemands qui débarquent au célèbre café. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Rudolf Lévy est en Allemagne et se fait enrôler dans l’armée. La guerre terminée, il rentre à Paris et devient massier (chef d’atelier) à l’académie Matisse. Attiré par de nouveaux horizons, il fait de nombreux voyages d’étude en Afrique du Nord et en Amérique où il rencontre Pascin, Max Ernst et Oskar Kokoschka. De retour en Allemagne au moment où les nazis arrivent au pouvoir, il se réfugie sur l’île de Majorque, en Espagne, puis regagne les États-Unis pour six mois.
En 1937, il se rend en Italie, dans la région de Naples, où il retrouve d’autres artistes allemands. Doué de multiples talents, il rédige poèmes et romans en allemand et en français. En 1939, Rudolf Lévy est à Florence et projette de partir en Amérique. Le 12 décembre 1943, il est arrêté par des soldats de la SS. Il est détenu à la prison de Florence, puis transféré à Milan. Le 5 avril 1944 il est déporté. Convoi no 9. Assassiné à Auschwitz le 10 avril 1944. Ses peintures et ses écrits ont été détruits.
FRENCH-ENGLISH
Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.
From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.